21 de julho de 2006

Quai d'Orsay, há instantes. À falta das Necessidades...

Porquanto, saiba VEXA que no Quai d'Orsay falou-se da situação no Líbano, exactamente assim.

Arquive-se.


PROCHE-ORIENT

M. Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères, effectue actuellement une visite au Proche-Orient.

1. Aujourd'hui à Beyrouth, il rencontre les Français et Européens en cours de rapatriement au Lycée français. Il s'entretient avec M. Fawzi Salloukh, ministre des Affaires étrangères, et avec M. Nabih Berry, le président du Parlement. Il est reçu par M. Fouad Siniora, président du Conseil des ministres, avec lequel il déjeune. Il assistera dans l'après-midi à l'embarquement des passagers sur le Iera Petra dans le port de Beyrouth.

2. Il se rendra ensuite en Egypte où il aura des entretiens dans la soirée du 21 juillet et dans la matinée du 22, notamment avec son homologue, M. Aboul-Gheit.

3. Dans l'après-midi du 22 juillet, il sera en Jordanie.

4. Le ministre se rendra en Israël dans la soirée du 22 juillet et la matinée du 23. Il y rencontrera notamment son homologue, Mme Tzipi Livni, et ira à Haïfa pour rencontrer la population et la communauté française en particulier.

5. Le ministre conclura sa tournée dans les Territoires palestiniens, où il devrait rencontrer M. Mahmoud Abbas. Cela permettra d'évoquer la situation dans les Territoires, en particulier à Gaza.

Par ailleurs, le ministre s'est entretenu par téléphone, avant son départ, avec son homologue israélienne. Ils ont notamment évoqué la nécessité d'ouvrir rapidement des corridors humanitaires entre le Liban et l'extérieur et à l'intérieur du Liban, en particulier au sud du pays. Il a été convenu que les contacts se poursuivraient à propos de la mise en place de ces corridors.

(Israël a annoncé hier son accord pour ouvrir un corridor entre le Liban et Chypre, mais n'a pas du tout parlé des corridors à l'intérieur du Liban.)

En effet. Mais, c'est tout de même un progrès qu'Israël accepte l'idée qu'il puisse y avoir un corridor entre le Liban et Chypre. De fait, ce corridor fonctionne puisque, actuellement, de très nombreux bateaux effectuent la navette entre Beyrouth et Larnaca ou entre Tyr et Larnaca. C'est bien sûr une bonne chose, car cela permet d'évacuer un certain nombre de personnes. Evidemment, cela ne résout pas l'ensemble du problème. Et comme l'avait demandé le président de la République dès le 19 juillet, il nous paraît très important qu'il puisse y avoir des corridors humanitaires à l'intérieur du Liban afin de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire, ainsi que les mouvements de populations dans un climat de sécurité. En particulier, nous sommes très préoccupés par la situation au sud du Liban.

(Le ministre a parlé à son homologue israélienne. Quelle a été sa première réaction concernant ces corridors humanitaires à l'intérieur du Liban, en particulier dans le sud ?)

Comme nous vous l'avons dit, cela n'a pas été entièrement conclusif, mais il y a eu une discussion à ce sujet et il a été convenu de continuer d'en parler, à la fois au niveau des ministres, puisque M. Douste-Blazy verra son homologue israélienne, mais également sur un plan plus technique pour voir quelles pourraient être les modalités d'ouverture de tels corridors. Je ne veux pas parler à la place des Israéliens, mais je crois qu'il n'y a pas de rejet de principe de tels corridors. Mme Tzipi Livni a exprimé le souhait que ces corridors aient un but strictement humanitaire. C'est évidemment un point très important du point de vue des Israéliens, mais, encore une fois, je ne veux pas parler pour Israël.

(Un point de détail, dans le communiqué que vous nous avez fait parvenir sur le programme du ministre, peut-on penser que sa rencontre avec Mahmoud Abbas aura bien lieu dimanche ?)

Effectivement, l'idée est que cela se tienne dans l'après-midi du dimanche 23. C'est à ce moment-là que devrait avoir lieu un entretien avec Mahmoud Abbas.

(Mis à part les personnalités dont vous avez parlé, rencontre-t-il d'autres personnes à Beyrouth ?)

Je ne crois pas mais, en revanche, s'agissant des autres étapes, ce que nous vous avons donné n'est pas encore complet. Il y a notamment d'autres entretiens qui ont été demandés en Egypte ou en Jordanie. Tout cela se met en place. Pour Israël, j'ai vu, juste avant de venir, qu'il y avait une possibilité de rencontre avec M. Olmert qui, là aussi, est à confirmer.

(Quel sera le sujet des discussions, le ministre arrivera-t-il avec des idées ou part-il pour avoir plus d'informations sur la situation ?)

Il y a les deux aspects bien sûr. Il y a une volonté d'écoute de nos partenaires. On sent bien que l'on s'engage, à présent, dans une très grande activité diplomatique, à la fois à New York, dans la région et dans d'autres enceintes. Il est donc assez naturel pour le ministre d'aller sur place pour écouter, non seulement nos interlocuteurs libanais, mais aussi les autres interlocuteurs. Les Israéliens, bien sûr, mais aussi les Palestiniens car, je le redis, il ne faut pas les oublier dans la phase actuelle. Il est très important de bien avoir en tête qu'il y a aussi cette dimension de la crise qui persiste. Le ministre veut entendre aussi les pays arabes de la région qui peuvent jouer un rôle dans un règlement, notamment l'Egypte et la Jordanie.

Il y a donc cette phase d'écoute et puis il y a des éléments de propositions que vous connaissez car cela rejoint assez largement ce que nous avons présenté à New York dans le non-papier français. Il y a l'aspect immédiat qui concerne l'humanitaire pour lequel nous avons demandé une trêve et également les aspects relatifs à la sortie de crise pour savoir comment on peut parvenir à un cessez-le-feu durable. Cela suppose que des gestes soient accomplis : la libération des soldats, l'arrêt des tirs de roquettes, l'arrêt des opérations militaires. Mais il ne faut pas oublier de donner une perspective politique, c'est très important, et c'est ce dont on discute actuellement à New York. Vous connaissez les éléments du non-papier. Comment mettre en oeuvre les différentes résolutions qui concernent le Liban, les résolutions 425, 426, 1559, 1680, y compris pour ce qui est du désarmement des milices. Nous cherchons également comment accroître notre soutien au gouvernement libanais pour qu'il puisse asseoir son autorité sur tout le territoire. Comment veiller au respect de la ligne bleue. Quel type de force internationale nous pourrions mettre en place sur le terrain. Tout cela, ce sont bien sûr des éléments dont le ministre parlera avec ses interlocuteurs. En effet, nous avons un certain nombre d'idées à ce sujet que nous souhaitons partager avec eux.

(N'y a-t-il pas de visite en Syrie ?)

Non.

(Chacun voit bien qu'une partie de la solution du problème se trouve à Damas. Pourquoi faire une grande tournée, aller voir les Jordaniens, les Egyptiens et d'autres sans passer par Damas qui détient l'une des clefs du problème ?)

Je pense que vous n'êtes pas très surpris de voir qu'il n'y a pas d'étape syrienne dans le programme du ministre. J'imagine que l'inverse vous aurait surpris. Tout cela, me semble-t-il, est assez cohérent avec la ligne que nous suivons ces derniers temps pour ce qui est des relations avec la Syrie. Vous savez qu'un certain nombre d'éléments sont toujours en discussion aux Nations unies. Une enquête est toujours en cours et le fait que le ministre n'aille pas en Syrie est assez cohérent avec l'attitude que nous suivons ces derniers mois.

En même temps, bien entendu, cela ne veut pas dire que la Syrie n'est pas un acteur dans cette affaire et cela ne veut pas dire non plus qu'à un moment donné, il ne faudra pas établir des relations avec la Syrie par d'autres canaux, comme les Nations unies par exemple. Il est bien évident que la Syrie est certainement concernée par ce qui se passe et qu'elle a certainement un rôle à jouer dans un possible règlement du conflit.

(Que devient la commission d'enquête internationale au milieu de cette guerre ? Arrive-t-elle à poursuivre son travail ? Va-t-elle être rapatriée ?)

Je n'ai pas d'information sur ce point précis. J'imagine que les événements actuels perturbent son travail, mais je ne sais pas où ses membres se trouvent.

(Le rapport qui devait être présenté à la fin du mois de juillet est donc maintenu ?)

De toute façon, les travaux de la commission ont été prolongés d'un an. Mais il est évident que ce qui se passe actuellement est un élément perturbateur pour le travail de la commission d'enquête.

(Et le Tribunal international ?)

C'est un peu différent parce qu'il n'est pas encore créé. Les choses étaient déjà assez bien avancées aux Nations unies. Il y avait des idées assez précises. Il y avait des contacts avec les autorités libanaises. En tout cas, pour ce qui est des principes et pour ce qui est des objectifs, cela ne remet pas en cause évidemment les objectifs du Conseil de sécurité et de la communauté internationale. Il y a les résolutions du Conseil de sécurité qui existent et bien sûr tout cela n'est pas remis en cause par les événements actuels. Simplement, les événements actuels risquent de perturber le déroulement de l'enquête.

(Le secrétaire général du Hezbollah a déclaré hier que son contact au sein du gouvernement libanais est aussi Nabih Berry et là, je vois dans le programme du ministre une rencontre avec M. Nabih Berry. Veut-il faire passer un message quelconque au Hezbollah au travers de M. Nabih Berry ?)

Le ministre rencontre M. Nabih Berry parce qu'il est le président du Parlement. C'est assez logique qu'il le rencontre. Il n'a pas de message particulier à faire passer au Hezbollah. Encore une fois, nos interlocuteurs, ce sont les autorités libanaises, les institutions libanaises.

(Comment la France peut-elle faire accepter à Israël les corridors humanitaires à l'intérieur du Liban ? Sur quel plan peut-on jouer et si Israël continue à refuser, comment la France va-t-elle faire concrètement pour continuer à évacuer ses ressortissants et pour continuer à acheminer l'aide humanitaire ?)

Encore une fois, sur ces corridors humanitaires, il y a ces contacts qui ont eu lieu et c'est également un point qui a été évoqué hier à New York. Je crois que M. Egeland pour les Nations unies a été chargé par M. Annan de suivre cette question. Le contact du ministre avec Mme Livni n'a pas fait apparaître de refus en bloc du principe des corridors humanitaires. Il y a une ouverture pour les liaisons entre le Liban et Chypre et, pour les corridors à l'intérieur du Liban, il a été convenu de poursuivre les discussions pour voir quelles seraient les modalités techniques de mise en place de tels corridors.

Pour répondre au dernier aspect de votre question, évidemment, s'il n'y a pas de corridor, cela rend beaucoup plus difficile les opérations de rapatriement et d'évacuation. Pour ce qui est des Français du sud Liban, vous avez vu qu'il y avait eu une première opération depuis Nabatiyeh avec un convoi sécurisé qui avait été mis en place par notre ambassade et qui a permis de transférer vers Beyrouth à peu près 120 personnes, dont 70 Français.

Vous avez vu qu'hier on a fait embarquer à bord du Sérénade, qui est un bateau affrété par les Nations unies, à peu près 120 Français également, à Tyr. Et vous avez noté également, Mme Alliot-Marie l'a dit ce matin à la radio, qu'on n'excluait pas la possibilité d'utiliser par exemple le Siroco pour faire des transferts de Français de Tyr vers Chypre. Cela suppose, cela dit, que les Français puissent arriver à Tyr et cela pose donc là aussi la question de la sécurisation éventuelle des routes. Encore une fois notre ambassade a fait cette première opération avec un convoi sécurisé. On n'exclut pas d'en faire d'autres si nécessaire.

Pour l'aide humanitaire, c'est pareil. Il est vrai que la distribution de l'aide humanitaire est compliquée par la situation sur le terrain. Nous comptons aussi passer par l'intermédiaire du CICR et des ONG françaises et libanaises.

(Je voudrais parler du rôle des pays arabes dans cette crise. Comment imaginez-vous le rôle des pays arabes ? Deuxième chose, le Secrétaire général a évoqué hier devant le Conseil de sécurité le problème palestinien. Il a parlé d'une conférence internationale. S'agit-il d'une conférence pour régler le problème palestinien et libanais en même temps ? )

Les pays de la Ligue arabe se sont réunis au Caire. Ils suivent évidemment les choses de très près. Je dirais que les pays arabes ont un rôle à jouer sur le volet palestinien. On sait que l'Egypte a été très active sur ce volet palestinien et puis, ils ont aussi certainement un rôle à jouer pour ce qui est du volet libanais. C'est un problème qui concerne toute la communauté internationale et qui concerne en particulier les pays de la région. Il est donc assez naturel de voir quelle est leur perception des choses et quelle est la contribution qu'ils peuvent apporter à un règlement. Pour ce qui est de la conférence internationale, j'avoue que je n'ai pas vu cela en détail dans les propos de M. Annan hier. Je n'ai donc pas de réponse sur ce deuxième point.

(Vous parlez toujours, pour sécuriser les couloirs intérieurs, de contacts avec Israël. Mais enfin, Israël n'est pas le seul acteur dans cette guerre. Y a-t-il aussi des contacts avec l'autre partie pour sécuriser ces corridors ?)

Il est évident que si de tels corridors doivent être mis en place, il faudra que, d'une façon ou d'une autre, il y ait un accord des différentes parties en présence, Israël effectivement, mais aussi les autorités libanaises et ceux qui participent aux hostilités.

(Y-a-t-il des relations avec toutes les parties ?)

Nous sommes en relation avec Israël, avec les autorités libanaises. Les autorités libanaises, évidemment, ont, elles, leurs propres contacts. L'interlocuteur naturel de la communauté internationale, ce sont les autorités libanaises.

(Officiellement, il n'y a pas de contact entre la France et le Hezbollah ?)

A ma connaissance, il n'y a pas de contact actuellement entre la France et le Hezbollah. Il y a eu des contacts par le passé. Il faut bien voir qu'avant le déclenchement des hostilités, le Hezbollah n'était pas dans la même situation que le Hamas. Le Hezbollah n'est pas sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne. Ce n'est donc pas le même jurisprudence qui s'appliquait au Hezbollah que celle que l'on applique au Hamas. Il y avait donc des contacts, avant les hostilités, avec certains responsables du Hezbollah, mais je ne crois pas qu'il y ait eu de tels contacts depuis que ces hostilités ont commencé.

(Combien de personnes vont bénéficier de ces corridors humanitaires ?)

Il est difficile de le savoir. On parle de 500.000 personnes déplacées à l'intérieur du Liban. C'est l'estimation des Nations unies.

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